Ce mari attentionné explique la routine matinale qu’il a mis en place pour sa femme atteinte de démence sénile

La démence sénile affecte surtout les personnes âgées. On en connaît plusieurs symptômes tels que les roubles du langage, de l’attention, de la concentration, de la perception ou encore de la mémoire. Becky Gacono, 55 ans, vit en Pennsylvanie, aux États-Unis. Sa maman souffre de démence sénile et c’est son papa qui s’en occupe.

Elle a partagé sur la page Facebook qu’elle consacre à leur bataille face à cette maladie, un témoignage poignant :

« Mon père avait rendez-vous chez le docteur l’autre matin donc je suis venue pour rester avec maman pendant qu’il serait parti. Quand je suis arrivée, maman était sous la douche. Papa a passé au moins 10 minutes à me décrire la routine matinale de maman pour que je puisse faire ce qu’il fait chaque matin. »

« Il avait déjà nettoyé ses lunettes et l’attendait près du lavabo de la salle de bain à côté des bijoux qu’elle porte tous les jours. Il m’a rappelé de lui mettre ses bijoux après qu’elle se soit habillée en m’expliquant lesquels devaient se clipser et lesquels pouvaient être mis en passant par la tête. Je ne devais pas oublier que le bracelet avec le coeur allait à gauche avec sa montre. Les deux autres bracelets allaient à droite.

Ensuite, nous sommes passés à sa tenue. Il m’a montré son col roulé, son pull et son pantalon. Sur le sol, à côté de sa tenue, se trouvaient ses chaussures avec une paire de douces chaussettes Mickey Mouse pliées sur ses chaussures. Ses sous-vêtements étaient soigneusement posés sur le dossier de son fauteuil roulant. Il m’a expliqué chaque sous-vêtement. Je lui ai dit que j’allais tout gérer et lui ai dit d’y aller. Il continuait de regarder en arrière pour voir s’il avait oublié de me dire autre chose que je devrais savoir. Son amour pour elle est palpable. »

« Pendant ce temps, j’étais une vraie boule de nerfs, en train de regarder maman dans la douche, alors qu’elle se relevait avec les barres installées sur les parois de la douche et se rasseoir sur le bord de sa chaise de douche. Je me demandais comment je serai capable de soulever maman, mouillée et glissante, si elle tombait.

J’ai ouvert la porte de la douche pour lui dire de se mettre plus au fond de sa chaise – elle m’a crié, ‘Ferme la porte – il fait froid dehors’. J’ai fermé la porte et je me sentais transpirer de l’autre côté de la douche. Finalement, je ne pouvais pas continuer à regarder la catastrophe imminente que je pensais sur le point d’avoir lieu dans la douche, je suis donc allée dans leur chambre pour faire leur lit.

Au milieu du lit j’ai trouvé une pilule qui n’avait pas fini dans la bouche de maman hier soir. Je l’ai mis dans ma poche et j’ai continué ma tâche. »

« Retour dans la salle de bain. Elle avait fini. Elle s’est séchée et j’ai commencé ma routine d’entraînement du matin. J’ai fini de la sécher, de lui mettre ses sous-vêtements, les couches de vêtements, les chaussettes Mickey Mouse (qu’elle m’a dit aimer), ses chaussures, ses bijoux, ses lunettes et, dernière tâche – elle se brosse les cheveux.

Je suis épuisée. Maman, est-ce qu’il est temps que tu te couches pour te reposer ? Oh, non attendez – c’est moi qui ai besoin à me coucher. Je me demande comment mon père de 88 ans fait ça tous les matins. Nous sortons de la salle de bain et elle remarque que son lit est fait et met ses pieds pour arrêter le mouvement en avant de sa chaise.

Maman – Regarde comme c’est joli. Comment est-ce arrivé ?

Moi – Je l’ai fait.
Maman – Quelqu’un t’a bien élevé si tu fais ton lit le matin.
Moi – Tu fais bien de penser que quelqu’un m’a bien élevée. J’ai tellement de chance.
Maman – Tu devrais lui dire.
Moi-Merc i maman
Maman – Pourquoi me remerciez-vous? Je ne connais pas ta mère.

Nous nous sommes dirigées vers la cuisine. Nous avons pris le petit déjeuner ensemble, puis sommes parties vers les fauteuils dans le salon.»

« Elle m’a demandé ce que j’aimais faire. Je lui ai dit que j’aimais cuisiner. Quelques minutes sont passées. Elle m’a demandé ce que j’aimais faire. Je lui ai dit que j’aimais voyager. Je lui ai demandé ce qu’elle aimait faire. Elle a hésité et m’a dit qu’elle devait y réfléchir un moment, puis elle m’a dit: ‘J’aime être avec les gens, je n’aime pas être seule’. Je me rends compte combien elle aime quand nous venons de visite. Je réalise que ce n’est pas souvent suffisant.

Pendant ce temps, maman buvait son café. Je lui ai dit de faire attention car il était chaud (et il n’avait pas de couvercle ni de paille). Je suis assise dans le fauteuil inclinable de mon père et je buvais mon café dans ma tasse de voyage. Je ne me suis pas rendu compte que le couvercle n’était pas bien fermé et qu’il fuyait sur mon sweat-shirt gris clair. Je me suis levée et ai commencé à rire – quelle ironie! Maman m’a regarde en tenant sa tasse et m’a dit : ‘Je n’ai pas renversé la mienne’. »

« J’ai tout nettoyé et suis revenue dans le salon, j’ai trébuché sur le tapis (sans raison apparente) et je me suis mise à rire et maman m’a dit: ‘Pourquoi t’ont-ils envoyé pour m’aider?’ Cela semblait une question juste et raisonnable.

MaryAnn et Jean Gacono, sont arrivés – MaryAnn pour préparer leurs médicaments pour la semaine et Jean vient la plupart des matins pour les aider jusqu’à après manger. Je me suis dit que je devais rentrer chez moi pour me doucher et me mettre au travail. J’ai embrassé maman et elle m’a demandé si je serai bientôt de retour. Je lui ai dit ‘Absolument!’ et elle m’a sourit et dit, ‘Oh, c’est une bonne nouvelle’.

Quelle matinée merveilleuse et épuisante elle a partagé avec moi. Merci maman! »

Beaucoup de choses à penser, de règles à suivre et d’attention à apporter pour que les personnes souffrant de démence se sentent bien. Ce n’est pas évident mais, au travers de toutes ses difficultés, il est important de pouvoir trouver un petit moment de bonheur à partager ensemble.